Pour être parfaitement honnête, je ne sais pas trop comment commencer cette newsletter.
Si, peut-être déjà : bonne année ! Car je ne vous l'ai pas encore souhaité ici.
Voilà. Bon. Allons-y.
À l'heure où tout le monde a déjà fait son bilan 2024 (moi comprise, puisque j'ai répondu au End of the year writing tag d'Alice Posière sur mon podcast) et a annoncé publiquement ses objectifs 2025, j'ai eu cet étrange sentiment de ne pas être alignée. À la fois avec moi-même, avec mes envies profondes et avec ce que je vous partageais.
Je ne vais pas vous raconter mon année 2024, puisque vous avez déjà eu tout le loisir de suivre, mais pour être brève : début d'année effréné où je n'ai pratiquement pas écrit, coupure des réseaux pendant quatre mois pour terminer le dernier tome d'Absolu, retour en septembre en promouvant activement ce tome 3 avec une reprise du podcast et une intensification de la newsletter, sortie du tome 3 et...
Disparition, à nouveau, jusqu'à la fin de l'année.
Je pense me reconvertir à la magie, à ce stade ahah.
Un pas en arrière
Pour ma défense, je suis partie en vacances, en famille et à l'autre bout du monde et suis rentrée le 21 décembre pour enchaîner directement avec les fêtes de fin d'année. Cette parenthèse est tombée cependant à pic.
Mon tome 3 venait de sortir, donc, et cela m'a permis de couper le cordon plus vite : je n'ai pas été checker ma note moyenne sur les sites d'avis depuis mi-novembre (soit quelques jours après la sortie de Les Éveillés), là où il m'avait fallu presque six mois des notes du tome 1 pour décrocher et quatre bon mois pour le tome 2.
Cette prise de recul a été aussi très bénéfique pour mon projet 🦋, mon quatrième roman (rien à voir avec la saga Absolu, même si c'est toujours du YA et toujours de la SF1) en cours de planification. J'ai pu revenir sur mon travail avec l'esprit plus clair et plus critique. On aura l'occasion d'en discuter dans la prochaine lettre, c'est promis.
Mais là où ce mois de pause a frappé le plus fort, c'est sur ma vision de mon quotidien. Le début d'année est un instant propice pour se poser ce genre de question. Qui ai-je envie d'être durant les 12 prochains mois ? À quoi vont ressembler mes journées ? Est-ce que je suis satisfaite de la façon dont je m'organise et priorise ?
Et c'est là que j'ai lu cette lettre : Arrêtez les bonnes résolutions, choisissez le "misogi"
Et au passage, j’ai donc découvert le concept de Misogi.
Pour la faire courte, selon Wikipédia, c'est une pratique shintoïste japonaise de purification rituelle par le lavage du corps entier. Aujourd'hui, ce concept est repris et détourné en ce qui va définir l'année d'une personne.
À savoir : que voulez-vous vraiment réussir cette année ?
Pas mille résolutions. Une seule. Une que vous allez prioriser et réussir.
Alors mes yeux se sont posés sur ma liste de bonnes résolutions :
Terminer projet 🦋 avant juin (au moins le premier jet)
Planifier mon prochain roman
Démarrer mon prochain roman
Faire du sport 4 fois par semaine (dance, badminton et aller courir 2 fois : vive la vie d'autrice sédentaire)
Lire 50 livres (en alternant romans francophones et traductions) au lieu de 23 en 2024
Être présente pour mes proches
Je ne sais pas pour vous, mais mon Misogi m'a sautée aux yeux.
Trouver du temps.
Et tant qu'à faire, l'employer à la création.
Tic Tac Boom
Pourtant, ça ne devrait pas me manquer, ça, le temps ? Je suis autrice à 100%, ce qui signifie que je gère entièrement mon emploi du temps. Je me lève tous les jours vers 7h30 et je démarre le boulot à 9h, pour le finir entre 19h et 20h. Le temps, je n'ai que ça. Alors comment se fait-il qu'il me file entre les doigts ? Où va ce temps ? Qui me le prend ? Où l'ai-je égaré ?
Tic.
En réalité, je connaissais déjà la réponse à la question.
En 2024, je n'ai jamais autant eu le temps qu'entre mai et août, période de ma première disparition des réseaux. Plus d'Insta, plus de YouTube ou de Pinterest sur mon téléphone. Podcast en vacances. Académie en rythme de croisière. Ce petit Journal Raturé avec une ou deux lettres par-ci par-là. Et une bonne vieille deadline pour le tome 3 d'Absolu.
Tac.
On aura pu croire que j'aurais tiré les leçons de cette expérience, mais non. En septembre, je suis retombée dans mes mauvais travers, en pire. Je me levais avec le téléphone (et Insta ouvert) à la main et j'ai surproduit du contenu pour la sortie du tome 3. J'avais repris le rythme d'un épisode de podcast par semaine et j'envisageais de repasser à 2, comme en 2021 (la bonne époque). Avec l'Académie, nous avons organisé un challenge gratuit d'écriture, puis un pack spécial NaNoWriMo (que je n’ai pas réussi cette année) avec un mail par jour pendant un mois et des épisodes de podcast privé supplémentaire. À cela s'ajoutait la reprise des dédicaces et des salons le week-end. Mon inscription à la dance, au badminton et à mes premières séances de running. J'ai repris la présente newsletter que vous lisez ici et je me suis dit : "Oh, mais pourquoi ne pas passer d'un rythme irrégulier à une lettre par semaine en leur partageant mon journal de bord ?". Mon tome 3 est sorti et avec lui est arrivé la pression qui va avec. Mince, je ne lis presque rien. J'adore lire pourtant. Mais rien ne me tente. Ou tout me tente ? Je n'ai pas dessiné cette année. Rien du tout. Pas un croquis. Peut-être devrais-je reprendre ? J'ai démarré la planification de 🦋 et mince, c'est un monstre ce roman. Il a tout à faire, tout à créer, tout à écrire. Et si ça ne rentrait pas dans un seul tome ? Et si c'était nul ? Et je n'avance pas. Je recule, je recule, je recule et je n'ai pas le temps et...
Boom.
Presque.
Je suis montée dans un avion juste à temps.
Direction déconnexion.
Et cette fois, il est temps de se poser une seule question.
Qui sera la Margot de 2025 ?
Cette étrangère, si semblable
Quand j'étais en licence de communication, je suivais un cours sur le management. Durant une leçon, l'intervenante nous a parlé du bore-out et du burn-out et nous a demandé si nous pensions avoir une tendance pour l'un d'entre eux.
J'ai levé la main pour les deux.
Et il se trouve que depuis, j'ai vécu des expériences qui se rapprochaient de chacun d'entre eux. Rien de diagnostiqué par un médecin, je précise.
Le bore-out, lors de mon alternance à un post démarré pendant la pandémie et durant lequel, pendant plus de temps, on ne m'a donné aucune mission. Si la première année, je l'ai bien vécue, car j'étais chez moi et j'écrivais, je créais et je m'occupais, la seconde, où j'ai dû me rendre sur mon lieu de travail tous les jours pour fixer mon écran en me sentant profondément inutile, a été une vraie torture pour moi.
Le burn-out, à peine un an plus tard, alors que j'essayais d'associer la sortie de mon tome 1, séance de dédicaces tous les week-ends pendant six mois, fin de mon deuxième master, écriture du tome 2 avec une deadline de plus en plus proche, écriture de mon mémoire, création de l'Académie et podcast toutes les semaines. Mi-juin, tout s'est arrêté et j'ai été incapable de créer quoi que ce soit pendant plus de trois mois. Vidée, essorée, rognée jusqu'à la moelle. J'ai passé les vacances à dormir.
Depuis, je cherche l'équilibre, sans vraiment le trouver.
Où peut-être que je fais semblant ? Peut-être que je me persuade que je peux tout faire, tout accomplir et me jette la première dans ce genre de situation ? Peut-être que ça me va très bien, quelque part, d'avoir de bonnes excuses pour ne pas avancer dans l'écriture ?
Sauf que, quand on y regarde bien, l'écriture, c'est ce qui me rend heureuse. C'est ce qui me donne un sentiment d'épanouissement et d'accomplissement. Et au-delà de mes émotions, cela représente aujourd'hui 95% de mon salaire (les 5% restant se battant entre les interventions scolaires que je souhaite développer plus cette année et l'Académie qui, en réalité, me coûte autant d'argent qu'elle ne m'en rapporte).
Les résolutions que je me fixe pour 2025 résonnent en moi, car elles me montrent la personne que je souhaite vraiment être. Cette étrangère, si semblable, qui pourrait être moi.
Alors, que faire quand tout notre comportement nous pousse à l'auto-sabotage de nous-mêmes ? Comment remédier à notre syndrome de l'objet brillant et à l'envie de faire et d'être toujours plus, en négligeant l'essentiel ?
Comment tenir ses bonnes résolutions ?
On a tendance à croire que pour réussir ses bonnes résolutions, il faut les ajouter à son emploi du temps. Personnellement, pour me donner une chance, je dois retirer d'autres choses du mien. La plus évidente étant : mes réseaux sociaux.
Je ne compte pas quitter une nouvelle fois Instagram pour une durée indéfinie. J'aime beaucoup cette plateforme, partager mon quotidien d'autrice dessus et regarder les stories des copains. Qui plus est, elle est utile pour moi pour discuter avec mes lecteurs, leur partager mes actualités et mes dates de dédicaces.
Cependant, j'y passe clairement trop de temps. Presque 2 heures par jour, rien qu'Instagram et encore, quand c'est une journée sans abus.
J'utilise déjà les limites de temps d'écran de l'iPhone, mais croyez-moi, puisque je suis celle qui détient le code, je passais mon temps à l'outrepasser. Pas facile le contrôle parental quand on est son propre parent.
Suite à la recommandation de Maëlle Desard, j'ai installé l'application Opal depuis une semaine (voici d'ailleurs mon lien de parrainage si ça vous tente. Mon code parrain est 6Y6JM. En l'utilisant, vous me permettez de réduire mon coût d'abonnement, je crois.). C'est une application payante, avec une semaine d'essai gratuit, qui permet de vraiment bloquer des applications. Pas de code, ni déblocage facile (en fait, il doit y en avoir, mais je ne cherche pas à savoir comment ça fonctionne pour ne pas me laisser tenter).
D'ailleurs, quand je lui ai annoncé passer 4 à 5 heures par jour sur mon téléphone, Opal en a déduit que j'allais y perdre 23 ans de ma vie. Je vous assure que cela m'a calmée.
Du coup, j'ai mis en place un blocage Instagram, YouTube et Pinterest pour éviter le scrollage sur mon téléphone de :
9h à 12h
14h à 18h
21h à 6h
Avec une limite d'utilisation totale de 45 minutes en tout et pour tout.
Yep, c'est hard, mais qu'est-ce que ça fonctionne bien.
Et surtout, je me rends compte que je n'ai pas vraiment besoin de plus dans ma journée. Si je dois vraiment envoyer un message à quelqu'un, je passe par mon ordinateur et basta.
Pour ce qui est de Les Mots Raturés, le podcast et de l'Académie me tiennent à cœur et je ne compte pas les arrêter cette année. Cependant, ces deux activités vont dès à présent s'adapter à mon emploi du temps, et plus l'inverse.
Le podcast ne sortira plus de façon hebdomadaire, mais quand j'aurais une bonne interview sous la main. Pourquoi pas viser une fois par mois ? Peut-être deux ? Je ne sais pas encore. Je discute déjà avec plusieurs personnes que j'ai envie d'interviewer, mais je ne me sens pas particulièrement pressée de le faire. Ralentir. Voilà le mot d'ordre.
Pour l'Académie, je garde le rythme, mais je ne donnerai moi-même plus cours. Aussi, j'ai fait en sorte que tous les abonnements s'arrêtent, pour laisser place à de l'achat unique. Le but ? Ne pas être obligée de sortir un nombre de cours précis chaque mois et gagner en liberté.
Et pour cette newsletter alors ? J'adore mon format Journal de bord et je vais continuer de le tenir. Je teste d'ailleurs une application du nom d'Obsidian pour la planification de 🦋. Cette app contient une fonctionnalité de note quotidienne, justement pour tenir un journal. Je vais donc essayer d'écrire tous les jours ou presque mon avancé, mes ressentis et mes doutes. Mais plutôt que de vous partager ça chaque semaine de façon brute, vous aurez une lettre plus travaillée à la fin de chaque fois.
Ralentir pour accélérer ?
Cela fait donc seulement deux semaines que je fonctionne ainsi et je peux déjà voir les résultats. Ralentir certaines choses m'a permis d'en accélérer d'autres.
J'écris toute la journée. De 9h à 12h et de 14h à 18h (même plus, parfois), je travaille sur 🦋. J'avance, vraiment. Mon esprit est calme, libéré du bruit ambiant des réseaux.
J'ai démarré mon troisième livre2 de l'année et suis donc pour le moment en avance sur mon objectif de 50 livres en 52 semaine. Je lis le matin au lieu de scroller ou à 18h les jours où j'ai dépassé mon quota des 45 minutes de réseaux tôt dans la journée. Je lis et ça me procure beaucoup de joie.
Mea culpa pour la course, la danse et le badminton, la neige et le verglas m'ont un peu empêchée de sortir de chez moi au moment de la reprise, mais j'ai déjà couru une fois quand même et c'était très chouette.
Alors je déclare : en cette année 2025, je ne serai pas présente sur tous les fronts, bien au contraire. Je compte vivre le plus possible au ralenti, autant que mes obligations me le permettent au moins. Je serai active en story sur Instagram, mais pas forcément plus, sauf si nécessaire. Vous entendrez ma voix en podcast, mais pas chaque mercredi. Vous me lirez ici, mais pas chaque dimanche.
Car cette année, je prends le temps de faire qui je veux être.
Tu as envie de me soutenir dans la création de mes romans (garantie found family et traumas) ? Ne buvant pas de café, mon inspiration carbure au matcha. J’en bois une fois par jour, deux quand j’écris un chapitre particulièrement traumatisant.
Donc, si tu veux financer tes futures larmes et mon addiction au matcha, j’en serais plus que reconnaissante. Mes personnages, eux, ne te remercieront pas par contre.
🦋 est un roman cyberpunk YA en cours d’écriture qui parle de vengeance, de justice et d’amitié féminine, avec un peu de romance
Je viens de finir “Nous” de Christelle Dabos et c’était juste génial, je recommande !
Très heureuse de te voir trouver un équilibre et pas surprise que le besoin de s'éloigner des réseaux sociaux soit une de tes solutions (je crois que nous sommes nombreuses à tirer le même constat ces derniers mois / années) !
Cette lettre fait tellement échos à la celle que j'ai publié dimanche. Je me retrouve totalement dans ce que tu décris ! Ce besoin de ralentir, se demander qui l'on veut être cette année, toutes les questions autour de l'auto-sabotage... Je n'ai eu de cesse de me fixer des objectifs inatteignables en 2024, en croyant bêtement y parvenir si je me pliais en quatre en étant sur tous les fronts à la fois. Évidemment, ça ne fonctionne pas comme ça. Quand bien même j'avais du temps, comme toi, j'ai eu la sensation qu'il me filait entre les mains, ça nourrissait une frustration dont je ne parvenais pas encore à comprendre la source. Je me suis flagellée à chaque fois que je n'arrivais pas au bout de ce que je voulais, alors que je créerais moi-même les conditions propices pour aller droit vers l'échec. 🤦🏼♀️ Merci d'avoir écrit ces mots, ça fait du bien de se sentir moins seule ! 🫶🏼 Je te souhaite que 2025 soit le reflet de ce que tu souhaites aujourd'hui ✨