Hey ! 👋
Bienvenue dans l’édition #4 du Journal Raturé ! Après avoir disparu de partout, je pointe le bout de mon nez dans cette newsletter où vous êtes déjà 1088 (c’est fou !). Merci de tout cœur de me lire 💛
Si tu ne l’as pas encore fait, tu peux :
Écouter le podcast dédié aux écrivains : Les Mots Raturés
Découvrir mon Académie en ligne sur l’écriture, l’édition et la communication pour les auteurs
Me suivre sur Instagram
Lire les éditions précédentes
J’ai disparu des réseaux début mai.
Et quand je dis disparu, je ne plaisante pas. J’ai supprimé totalement mon compte TikTok (six mois que je n’y allais plus, je n’y voyais plus l’intérêt), et j’ai désinstallé les applications Instagram, YouTube et même Pinterest. J’ai l’impression d’être de retour au collège à utiliser seulement mon téléphone pour… téléphoner et envoyer des SMS (et prendre des photos de Mushu, mon chat, heureusement avec une meilleure qualité qu’au collège).
En voici une, d’ailleurs, au cas où vous seriez en manque :
![](https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F8f9d250f-42e6-4009-b501-bbdfff9e0a54_4032x3024.jpeg)
Vous êtes peut-être un peu perplexe sur cette disparition totale, alors laissez-moi vous donner un élément de contexte :
Je devais terminer entièrement mon tome 3 pour fin juin.
Fin de cette lettre.
Non, je plaisante, on va continuer de papoter un peu.
Je disais donc, je devais terminer le tome 3 de ma saga Absolu pour la fin du mois de juin, c’est-à-dire écrire la fin, envoyer les chapitres au fur et à mesure à mes bêta-lectrices, corriger les chapitres en fonction de leurs retours et les envoyer à mon éditrice. Cette dernière avait déjà en sa possession les premières parties du roman (il fallait bien qu’elle puisse avancer aussi), mais je devais lui fournir la fin. Et une bonne fin tant qu’à faire.
Le problème ?
Fin avril, je passais en moyenne 3 à 5 heures par jour sur mon téléphone. Et la majeure partie de ce temps sur Instagram. (Je vous aurais bien montré les statistiques, mais il semble que je ne peux plus remonter aussi loin).
Or, 5 heures par jour à ne pas écrire, c’est bien trop quand une deadline approche1.
Où comment partir en désintox sans le vouloir
Alors, comme je suis quelqu’un qui a tendance à prendre des décisions radicales sans trop réfléchir (comme la fois où j’ai décidé de me faire une frange une fois les cheveux lavés par la coiffeuse (que j’ai quand même gardé 3 ans)), eh bien, j’ai décidé qu’aux grands maux, les grands remèdes, j’allais tout supprimer de mon téléphone pour gagner du temps dans ma journée.
J’ai alors découvert quelque chose d’affreux.
Mon addiction.
Les premiers jours, je continuais d’ouvrir mon téléphone et je me figeais devant mes applications, sans trop savoir quoi faire. J’ai dû supprimer YouTube et Pinterest parce que je reportais le temps que je passais sur Instagram dessus. J’ai eu de grands moments de vide, allongée dans mon canapé, à ne pas savoir quoi faire de mes dix doigts. Je demandais souvent à mes amies toujours présentes sur les réseaux ce qu’il s’y passait, si j’avais raté des choses importantes, si le monde explosait durant mon absence. Je culpabilisais en pensant aux nombres de personnes qui m’envoyaient des messages tous les jours et à qui je ne répondais plus. Je stressais à l’idée de ne pas pouvoir donner les bonnes informations au bon moment et j’étais terrifiée qu’on puisse m’oublier.
Bref, j’ai fait une désintox.
Puis, au bout d’un mois, début juin, j’ai arrêté totalement d’y songer. J’ai accepté le fait que j’allais rater des choses, mais que ce n’était pas grave. Je ne prends (presque) plus mon téléphone sans aucune raison particulière. J’ai réapprivoisé l’ennui et le temps libre. Je lis beaucoup. Je vais marcher (quand il ne pleut pas trop : où est passé le beau temps ?). Je vais voir mes proches. J’appelle mes amies.
Et surtout, j’écris.
Petit mot pour le sponsor de cet épisode de podcast : Les Mots Raturés Académie.
C’est une école en ligne pour les écrivains qui propose tous les mois des cours en direct (puis disponible en replay) sur l’écriture, l’édition et la communication. Et justement, demain soir (mardi 2 juillet 2024 à 20h), il y a un cours qui pourrait vous intéresser.
Dans cette masterclass, Elodie Foucher va transmettre à tous les élèves présents (que ce soit en direct en replay) ses méthodes pour communiquer sans s’épuiser grâce à la Slow Com’ : une style de communication sur les réseaux sociaux qui remet au premier plan l’écoute de soi et la santé mentale.
Autant vous dire que j’ai hâte d’assister à ce cours demain ! Et grâce au code MARGOT, les 15 premiers inscrits obtiennent 10% de réduction.
(Lien affilié)
Où comment l’écriture est redevenue le centre de ma vie
C’est étrange dit comme ça, mais pour une écrivaine à plein temps, je ne passais pas mes journées à écrire. Je ne les passe toujours pas d’ailleurs si on parle d’écriture pure (dans le sens : taper sur le clavier pour faire avancer son manuscrit). Je reste une personne qui a besoin de moments de pause, de temps de créativité différents2 et qui sait rarement faire du 10h-20h non stop en écrivant.
Par contre, depuis que mon téléphone est revenu en mode collège, je n’ai jamais autant écrit de ma vie.
Pour vous aider à mieux imaginer, j’estimais que mon roman atteindrait les 150 000 mots. Comment ? Parce que je connais le nombre de chapitres à écrire à l’avance (#teamarchitecte) et qu’ils font en moyenne entre 2000 et 2500 mots. Or, si je voulais avoir terminé pour fin juin, étant donné le retard que j’avais pris (en partie à cause des réseaux sociaux), je devais écrire… 2500 mots tous les jours pendant deux mois.
![](https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F2813c609-453b-466b-ac0a-c6908be0cdc9_926x778.png)
Bon, j’exagère : pas tous les jours. J’avais bien en tête qu’en mai, des salons littéraires m’attendaient et qu’en juin, je serais partie certains week-ends. Donc pour mieux estimer le nombre de mots à écrire, en mai, je n’écrivais pas le vendredi, le samedi et le dimanche (et c’était comptabilisé ainsi dans mon objectif Scrivener3) et en juin, je n’écrivais pas le week-end non plus.
Et si au début, ça m’a semblé quelque peu insurmontable (normalement, je suis plutôt du genre à écrire 1500 mots par jour, dans mes bons jours), j’ai été très rapidement surprise de constater que je tenais le rythme. Très bien même. Il m’arrivait parfois de taper les 3000 à 4000 mots par jour (pour compenser un mercredi et jeudi en salon par exemple), sans avoir l’impression de m’épuiser.
![](https://substackcdn.com/image/fetch/w_1456,c_limit,f_auto,q_auto:good,fl_progressive:steep/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F68b1bb09-499d-413c-aa65-5345c8d3eb58_978x775.jpeg)
En deux mois, ma perspective d’une bonne séance d’écriture a totalement évolué. Là où j’estimais difficile de passer les barres de 1500 mots, cette étape est devenue facile4. J’étais challengée tous les jours par le ou les chapitre.s que je devais écrire, sans ressentir de stress ou d’angoisses particulières (qui, chez moi, s’expriment souvent par des torticolis, des blocages de dos, des douleurs aux pouces, des troubles du sommeil, bref, mon corps somatise). Mon cerveau se montrait créatif, sans que ça l’épuise. Mon énergie n’étant pas drainée par une utilisation disproportionnée des réseaux, j’avais du stock pour avancer sur le tome 3 d’Absolu.
J’écrivais et j’allais bien.
Chose qui ne m’était pas arrivée depuis des années.
Et pour la première fois depuis sept ans et demi, j’ai réfléchi à la suite.
Où comment mon cerveau est parti en roue libre
Laissez-moi vous redonner un peu de contexte.
J’ai eu l’idée de ma saga Absolu en février 2017. J’ai passé deux ans à planifier ce qui devait être à la base une tétralogie, puis un an à écrire le premier jet du tome 1, un an à le réécrire de multiples fois, une autre année à chercher une maison d’édition en replanifiant la saga en trois tomes au lieu de quatre, un an à écrire et réécrire le tome 2 et un an et demi consacré au tome 3.
Bref, ça fait sept ans et demi que je suis concentrée sur Absolu.
Sept ans et demi également que je n’ai presque aucune idée de ce que je veux écrire en suite.
Dans mon cas, c’était plutôt une bonne chose. J’ai passé mon adolescence à sauter de projet en projet sans jamais dépasser le chapitre cinq. Alors, pour terminer Absolu, j’avais vraiment besoin de ne pas me laisser distraire par quoi que ce soit d’autre, pour me prouver que je pouvais arriver au bout de quelque chose.
Mais ces derniers mois, beaucoup m’ont posé cette question fatidique : “Et tu vas écrire quoi ensuite ?”. Eh bien, à chaque fois, j’ai répondu que je n’en savais rien et c’était vrai. J’avais des envies, des genres que je voulais explorer, mais aucune idée sous le coude, aucun manuscrit de prêt, rien, nada, zéro.
Jusque début juin.
Vous vous rappelez ? Je viens de vous dire qu’avec la coupure de mes réseaux sociaux, j’ai gagné en énergie et en créativité. Je ne plaisante pas. L’écriture du tome 3, malgré le rythme que je m’imposais ne suffisait pas à vider tout ce que mon cerveau avait besoin de déverser.
Alors, pour la première fois depuis sept ans et demi, j’ai réfléchi à la suite et en à peine quelques jours, des histoires, des personnages et des univers ont commencé à émerger. Et le point culminant s’est fait à Parenthèse Tiny House.
Fin mai 2022, Samantha Bailly avait eu la gentillesse de nous inviter, mon amie Estelle et moi, à réaliser une retraite d’écriture dans une de ses magnifiques Tiny House chez Parenthèse. Voici d’ailleurs mon retour d’expérience de l’époque sur ce week-end :
Une nouvelle fois, Samantha Bailly nous a proposé, mon amie Clara Héraut et moi, de revenir le temps d’un week-end, et je l’en remercie du plus profond du cœur, car cela nous a fait beaucoup de bien !
Et durant ce week-end, il faut le dire, mon cerveau est parti en roue libre.
Dans mon planning, je vous le rappelle, je ne suis pas censée écrire le samedi et le dimanche, donc je n’étais pas particulièrement venue pour avancer sur le tome 3 d’Absolu. Sur le reste, par contre, ce lieu coupé du monde et du bruit a permis à mon cerveau de réfléchir plus librement encore à la suite. Je ne peux pas vous en parler maintenant, car je préfère attendre que tous ces projets soient un peu plus avancés, mais autant vous dire que j’ai de quoi écrire pour les trois prochaines années à venir et parfois dans des genres plus inattendus ahah.
Deux mois sans réseaux, le bilan
Depuis deux ou trois ans, j’ai regardé quelques vidéos YouTube du genre “J’ai quitté les réseaux sociaux un mois et ça a changé ma vie”, sans vraiment me dire que je pourrais faire de même. J’adore les réseaux. J’adore échanger avec les lecteurs. J’adore regarder ce que font les autres auteurs. J’adore apprendre. J’adore découvrir. J’adore créer.
Mais à présent que j’ai deux mois off pour prendre du recul, je me rends compte d’à quel point les réseaux grignotaient mon énergie et ma créativité.
Alors que faire ?
Déjà, sachez que je vais prolonger mon absence sur Instagram jusqu’en septembre, tout simplement car beaucoup de travail m’attend encore en juillet et qu’en août, je suis en vacances. Cependant, je vais bien revenir, mais peut-être pas de la même manière.
Depuis le début de mon compte, je faisais tout pour répondre à tous les messages qu’on m’envoyait, quitte à y passer plusieurs heures par jour. Je me rends à présent compte que je n’en suis plus capable. Alors en septembre, je me contenterai de faire au mieux, sans me mettre la pression de devoir répondre à tous ou tout de suite5.
Ensuite, je vais certainement suivre l’exemple de Sophie Gliocas (qui a fait une super lettre sur son rapport aux réseaux), celui de faire moins, mais mieux et d’aborder mon compte Instagram comme un canal professionnel de “vitrine” (au contraire de cette newsletter, par exemple, qui reste bien plus personnelle).
En gros, à l’avenir, Instagram me permettrait juste de vous tenir informés des nouveautés, de mes déplacements ou d’autres informations importantes (comme la date de sortie ou la couverture 👀).
Ah et, bien sûr, dernière info : j’ai terminé le deuxième jet du tome 3 vendredi 28 juin à 23h30, soit deux jours avant la fin de ma deadline ! 🥳
Bien sûr, j’ai encore un mois de juillet bien rempli, puisqu’il me reste encore à terminer la bêta-lecture (et réécrire en conséquence, ce qui va peut-être encore augmenter la taille du roman), réaliser le travail édito, les corrections, le BAT…
Mais tout ça, je vous en parlerai dans une prochaine lettre !
De façon générale, 5 heures par jour sur son téléphone, c’est bien trop (presque 30% de votre journée éveillée, si vous dormez entre 7 et 8 heures par nuit). Mais disons que lorsqu’on a un roman à rendre, ça devient catastrophique.
Comme écrire cette lettre par exemple.
Mon lien Scrivener est un lien affilié.
N’oubliez pas le fait que je suis à temps plein en tant qu’autrice.
Car oui, j’étais du genre à vérifier toutes les heures si quelqu’un m’avait envoyé un message, pour lui répondre au plus vite.
Welcome back Margot ! Je vois que cette pause (dont j'avais deviné la raison) t'a été salutaire... et m'a remotivé à couper un peu plus, moi qui ai eu beaucoup du mal à décrocher avec le contexte anxiogène actuel...! Merci pour tes mots. 🫶
C’est très chouette d’avoir ton retour sur une absence des réseaux sociaux !! Pareil, je suis souvent tentée de tout couper, ou de repenser ma manière d’être sur les réseaux sociaux, donc ton retour d’expérience est hyper enrichissant 🫶🏻