J'ai le syndrome de l'objet brillant
#3 Ou comment avoir plein d'idées, mais n'avancer sur rien
Hey ! 👋
Bienvenue dans l’édition #3 du Journal Raturé ! Après quelque temps d’absence (oupsi), je reviens en force avec cette newsletter où vous êtes déjà 875 (bientôt le cap des 1k ?). Merci de tout cœur de me lire 💛
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J’ai la tête comme un jardin
Depuis toute petite, j’ai une grande tendance à la dispersion, au rêve et au fait de faire deux choses en même temps (comme écrire ou lire en classe l’air de rien ahah). Si vous venez chez moi, vous pouvez voir des objets posés à des endroits incongrus (comme un spray désodorisant, par terre, au milieu du salon), parce que je commence des tâches et que mes pensées les interrompent pour en démarrer d’autres et j’oublie de terminer les premières.
Mais surtout, j’ai l’impression d’avoir le cerveau qui effectue tout le temps des sauts de puce entre les projets, d’avoir la tête comme un jardin où les idées poussent en quelques secondes, parfois amenées à devenir des plantes magnifiques, parfois de mauvaises herbes qui vont étouffer le reste. Et moi, je me retrouve à devoir gérer ça avec une paire de petits ciseaux et sans savoir par quoi commencer.
Pour le dire plus simplement : tout m’intéresse, tout peut me passionner et je ne sais pas prioriser.
(Par exemple, j’écris cette newsletter sous un coup de tête, parce que j’en ai eu envie, alors que je devrais être en train d’écrire le chapitre 28 du tome 3. Mais d’un coup, vous partager cette pensée m’a paru plus urgent et important. Belle plante ou mauvaises herbes ? Aucune idée.)
En bref, j’ai le syndrome de l’objet brillant. (Et peut-être aussi des problèmes de concentration).
Toutes mes idées nouvelles me paraissent mille fois mieux que les projets sur lesquels je dois travailler. Pour vous dire, voici ce qui devrait être prioritaire dans mes journées :
L’écriture de mon tome 3
Mon podcast
Gérer les cours de mon académie
Point final.
Maintenant, voici ce qui accapare mon cerveau :
L’écriture de mon tome 3
L’écriture de ma prochaine saga (Duologie ou trilogie ou tétralogie ? Cyberpunk, d’accord, mais espionnage ? Je pourrais lire des livres sur le sujet. Allez hop, j’en commande. Je regarde des vidéos Arte et YouTube explicatives de l’Histoire. Ou bien un tome unique qui ne serait pas de l’imaginaire ? Quel public ? Quel format ? Quels personnages ?)
Mon podcast
Suivre les quatre formations que j’ai achetées sur des coups de tête (sur des sujets aussi variés que le podcast, les outils de conversion Instagram, l’entrepreneuriat ou encore l’investissement)
Gérer les cours de mon académie
Créer du contenu pour maximiser la visibilité de mon Académie (six articles de blog créés en une soirée la semaine dernière (sur un coup de tête), 10 reels Instagram tournés d’un coup, et si l’Académie faisait un peu de presse ? Il faut que j’apparaisse dans d’autres médias. Interview. Sponsoring. Mes pages sont-elles optimisées SEO ? Et la newsletter de l’Académie, est-elle assez performante ? Je ne délivre pas assez de contenu. Et si je modifiais les pages profs de mon site ? La page d’accueil ? La page à propos ?)
Mon chaton (bah quoi ?)
Toute la partie administrative, juridique et comptable d’à la fois mon métier d’autrice, mais aussi de tout le côté entrepreneuriat de l’Académie
Attends, attends, tu n’écris pas assez. Les autres autrices que tu connais prennent de l’avance sur toi. Comment ça elles ont déjà fini leur prochain roman ? Pourtant, elles font un autre job à côté alors que tu es à temps plein. Où est-ce que tu foires ?
Faut que j’aille au sport, au moins 3 fois par semaine. Rahhh pourquoi les cours que j’aime tombe le matin alors que justement j’écris mieux le matin ? Non, la santé physique c’est important, on y va. Et on mange mieux. Et on dort plus. Tout en travaillant sur tous les projets qu’on veut voir aboutir parce que si on n’y arrive pas, est-ce qu’on pourra en vivre l’année prochaine ? Et voilà comment se retrouver un dimanche soir à 00:32 à calculer les nombres de ventes à faire à l’Académie pour atteindre le prochain palier de chiffre d’affaires.
Bref. Chut le cerveau.
Désolée, moi aussi j’ai un peu le tournis parfois. Disons que mon jardin est suspendu (littéralement, il se balance au grès du vent) et que parfois, en cas de tempête, je tourbillonne avec lui.
Qu’est-ce qu’on peut y faire ?
Eh bien, déjà, relativiser.
On se calme. On se détend. Et on savoure le fait d’être créatif.
Ensuite, on se cadre. Un peu. Pas trop. Juste ce qu’il faut pour être sûr que, même si on laisse de mauvaises herbes pousser pour voir ce qu’elles peuvent devenir, on n’étouffe pas les plantes les plus importantes du jardin.
Comment ? Eh bien, on s’impose des impératifs. Dans mon cas :
Tous les matins, au moins une heure d’écriture (souvent c’est la plus dure, après ça va mieux)
Pour le podcast : j’ai le droit à deux semaines max sans épisode si pour une raison ou pour une autre, ce n’est pas le moment. Pour éviter que ça arrive, on prévoit en avance. Les interviews toujours en début d’après-midi (ou en tout cas, jamais le matin ou en soirée).
Pour l’Académie : chaque semaine, ce qui doit être impérativement fait, c’est les mails à envoyer, le live et le replay à gérer, les avis à partager et avoir toujours le mois suivant de complet au niveau du programme des cours.
Allez, je me mets le sport aussi : j’ai le droit de louper une séance si c’est pour écrire.
Ensuite, on s’impose de ne jamais rien faire sur un coup de tête (sauf acheter de jolies tasses printanières avec des fleurs bleues), mais qu’à chaque nouvelle idée ou nouveau projet, on note tout et on laisse reposer. Un peu comme lorsqu’on remplit un panier sur notre boutique en ligne préférée : quand on attend trois ou cinq jours avant d’acheter, on élimine souvent un tiers des articles.
Les vidéos et les livres que je veux lire pour une prochaine saga ? Je les ai sous la main, mais je les ouvre pas.
Mes idées d’histoires en elles-mêmes ? Hop, notées dans un joli carnet.
Mes idées d’articles de blog ? J’ai une liste dans mes notes.
Le contenu Insta ? J’enregistre les sons qui m’inspirent quand je tombe dessus et j’attends une heure ensoleillée un après-midi de libre (ce qui est plutôt rare en ce moment ahah (je parle du soleil)) et je tourne tout d’un coup pour plus tard.
(D’ailleurs, depuis début janvier, j’ai supprimé TikTok de mon tel, car après deux ans sur cette plateforme, je me suis rendu compte qu’elle me faisait plus perdre du temps qu’autre chose et je vous assure que ça a libéré de l’espace dans ma tête trop encombrée. J’y reviendrai peut-être un jour, mais pour l’instant, je n’en ai pas envie.)
L’administratif ? On gère l’urgent, on contacte des pros pour le compliqué et pour le reste, on voit au fur et à mesure.
Les formations ? Si je n’ai rien d’autre à faire le dimanche après-midi et que j’en ai envie, c’est le moment. Sinon, on oublie.
Et ça marche tout ça ?
Ça dépend. Souvent oui. Parfois non.
Après, il y a des jours où je devrais écrire, mais je suis plus d’humeur à bosser sur mon Académie et vis-versa (ce qui finalement, tant qu’à la fin de la semaine, ça s’équilibre, n’est pas très grave).
D’autres jours, toutes ces nouvelles idées sont une distraction, de la bonne procrastination active, car le chapitre que je dois écrire me faire peur (coucou le 28), comme un bouclier contre ma peur de l’échec ou mon perfectionnisme. Ces jours-là, j’affectionne mes mauvaises herbes comme si elles étaient les plus belles des fleurs.
Maintenant que j’y pense, mes fleurs préférées sont les pâquerettes, réputées justement pour être de mauvaises herbes. Pour moi, elles symbolisent aussi la vie et le printemps qui revient. J’aime d’ailleurs à croire que parmi les multitudes d’idées qui me sautent au cerveau tous les jours, toutes ne sont pas à jeter. Certes, elles ne doivent pas devenir le centre de mes pensées et occuper tout mon temps, mais avec un peu d’organisation et de classification des tâches, elles peuvent aussi être réalisées.
Après tout, peut-on être 100% productif tout le temps ?
Tout ça pour dire : tant que dans votre journée, les tâches qui doivent être faites le sont bien, que les bonnes plantes grandissent dans votre jardin suspendu, qu’importe si vous occupez votre temps libre à cultiver les pâquerettes ?
Après tout, on ne sait jamais.
Allez, sur ce, j’ai un chapitre 28 à aller écrire.
Coup de ❤️
Mes derniers coups de cœur avant de vous quitter :
Le film Argylle : j’ai ri, j’étais incapable de détacher mes yeux de l’écran et j’ai eu envie d’écrire.
La saga Les Chroniques Lunaires : quatre tomes que j’ai dévorés sans pouvoir m’arrêter et qui m’ont aussi donné envie d’écrire.
Le livre Écrire comme une abeille de Clémentine Beauvais, que j’ai eu la chance d’interviewer sur mon podcast (et ça m’a encore donné envie d’écrire ahah).
Margot.
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